Qui nous sommes

Ne jamais oublier, 

L’immense peine et la douleur d’avoir perdu un être cher, la vie, les espoirs, les rêves brisés. 

La douleur de Elsa, Lucas et Hugo, orphelins de Laura, et celle de son de son époux Luis Miguel, et de toute sa famille 

La douleur de Kelyan, orphelin de Nathanaël, et celle de son épouse Océane, et de toute sa famille 

La douleur de la famille de Simon, et celle de son épouse Anaïs 

La douleur de la famille de Adèle

Tous sont décédés le 12 janvier 2019
N’oublions pas, 

La vie, les espoirs , les rêves brisées de Ines, Angela, Amor, Ameroche salariés des hôtels, tous devenus handicapé. 

Nos touristes blessés 

Les victimes ayant subis un choc post traumatique blessée au plus profond de leur être 

On dit parfois que le temps qui passe serait apaisant. Il panserait les plaies et les douleurs. Cela n’est malheureusement pas vrai pour les Victimes et Rescapés de l’Explosion de la rue de Trévise, réunis au sein de notre association, VRET. Quatre ans après le drame, l’heure est à de nouveaux combats, à de nouveaux risques aussi. Ce temps qui s’étire à l’infini est pour chacun d’entre nous physiquement et psychologiquement épuisant. 

Après l’enjeu immédiat, celui de la survie, vient pour nous tous un second défi : celui de la réparation, avec la découverte de nouvelles séquelles, avec l’acceptation de cette image de soi que renvoie le miroir, avec la nécessité, parfois, de devoir faire des choix difficiles, qui peuvent se révéler risqués. 

C’est, par exemple, se retrouver devant une menace d’amputation à la suite d’une opération chirurgicale pourtant impérative et chercher avec l’énergie du désespoir le chirurgien susceptible de réduire ce risque au maximum. 

Ce sont les plaies des premières heures qui s’ouvrent à nouveau et imposent de nouvelles interventions.
C’est la découverte de troubles sérieux, qui jusque-là étaient passé au second plan devant d’autres urgences, d’autres enjeux : celui de panser la douleur de la perte d’une épouse, celui de consacrer toute son attention à des enfants désormais orphelins. 

Après la satisfaction de voir aboutir un accord cadre, arraché par les associations avec leurs tripes, nous, les rescapés et victimes physiques nous heurtons désormais aux processus assurantiel, un nouveau combat ! Quand c’est fini, ce n’est pas fini. 

Le monde des assurances, c’est un monde dans lequel, les victimes doivent justifier pied à pied que les blessures sont liées à l’explosion. Très dur lorsque vous avez vécu l’horreur, affron- té la mort, les blessures de guerre. 

Vous vous trouvez en réalité face à des interlocuteur qui réagissent comme si notre drame n’avait jamais eu de précédents en France, comme si le fonctionnement du corps hu- main d’une victime était une découverte subite. Tout justifier, c’est par exemple savoir démontrer que : OUI, l’état de choc post traumatique peut avoir des conséquences physiques ; que OUI, que l’aggravation de vos blessures de guerre est bien liée au souffle que vous avez reçu. 

Il faudra justifier pourquoi vous n’avez pas d’attestation psy datant de 2019, justifier le fait de prendre en charge votre époux. Rappeler que celui-ci était entre la vie et la mort n’est pas suffisant. La validation de votre qualité de victime va se jouer sur un document. Et pourtant, votre vie a bel et bien basculé le 12 janvier 2019. 

Loin de nous l’idée de contester l’existence de procédures, mais nous regrettons encore et toujours le manque d’humani- té, cette approche purement financière qui prime sur tout. 

Un dossier, ce n’est pas avant tout une victime, un être humain qui a vécu l’indicible. C’est d’abord une somme d’argent à verser. Alors, on ne se focalise pas sur l’humain, le suivi, la pos- sible aggravation de blessure, la souffrance, comment répa- rer la victime ? Non ! On se focalise sur la notation, qui sera ensuite convertie en somme, très souvent à la baisse… Vous, victime, vous vous trouvez transformé en marchand de tapis. On marchande vos plaies ! 

Ce processus est une nouvelle source d’angoisse pour les vic- times déjà traumatisées par l’explosion, puis par l’abandon, épuisées par le combat. Il aggrave le traumatisme, avec une fois encore un sentiment que l’humain ne vaut pas grand chose. Comment se reconstruire tout en étant dans les rouages du système assurantiel ? 

Alors la détresse est toujours là, plus présente que jamais, ce sentiment d’irréparable qui fait dire à certains d’entre nous qu’ils attendent la mort, à tout moment.
En réalité, chacune des victimes a désormais la terrible certitude que le 12 janvier ne sera jamais derrière elle.